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Dernière mise-à-jour: 28 janvier 2023    -    Last update: 28 January 2023




      
Photo de Lucien Durocher venant de famille Durocher - Pierre tombale au Cimetière Beechwood


Lieutenant Lucien (Joseph) Durocher (1920-1985)
Espion/Agent de la SOE & Opérateur de radio (Sans-filiste) - Deuxième Guerre mondiale


Ce site est didié à la mémoire de Lucien (Joseph) Durocher.


Au printemps de 2019, je fus informé qu'il y aurait un évènement spécial intitulé "Espions dans le Cimetière" au Cimetière Beechwood (CB) à Ottawa le 9 mai. Je fus invité à préparer une exposition d'artéfacts clandestins venant de ma collection datant de la Guerre Froide ou avant. En relisant l'email avec l'invitation, on m'apprenait que Nicholas McCarthy (un représentant du CB) avait de l'info concernant des espions canadiens durant la DGm dont les dépouilles seraient au CB - ceci m'intéressait hautement et j'ai donc demandé à Nicholas s'il pouvait possiblement révéler les noms de ces individus. Il m'apprit qu'ils étaient des pilotes durant la DGm soit pour des missions de bombardement ou de reconnaissance. J'ai répondu que malgré que les contributions et rôles de ces individus étaient hautement valorisés, ils n'étaient pas des espions (avec la seule exception possible étant ces pilotes qui atterrissaient en territoire ennemi pour y déposer des agents de la SOE ou de l'OSS – le type d’avion souvent utilisé pour ces buts était le Lysander. Je me suis souvenu d'un excellent pamphlet intitulé "Un courage peu ordinaire" publié en 1985 par le ministère canadien des Anciens Combattants - cette publication identifiait environ 108 canadiens qui avaient accepté des missions derrière les lignes ennemies en tant qu'agents de la SOE ou du MI-9 durant la DGm. J'ai donc pris la décision d'examiner chacune de ces 108 personnes en ordre alphabétique et d'utiliser Google avec leur nom propre et avec la chaîne de texte "Cimetière Beechwood" - le premier qui fut prometteur était « Lucien Durocher » ce qui m'amena à ce site du RC-Sigs (en anglais) qui m'indique qu'il avait gradué du programme RC-Sigs et qu'il était né en 1920 et décédé en 1985. Ce site du RC-Sigs et le livre "Canadians Behind Enemy Lines" (publié en 1981) de Roy McLaren indiquent qu'il était né à Casselman en Ontario - donc la prochaine étape était de demander à Nicholas du CB de confirmer ce fait avec leurs dossiers - ce qu'il fit tout en m’apprenant que la seule autre information était (en anglais) "“Denis is named as son – Parents are Arthur Durocher and Joséphine Poirier”. Éventuellement, je croise ce site généalogique qui nous offre une photo de sa pierre tombale au CB - elle confirme son affiliation au RC-Sigs! Étant donné cette recherche et découverte, Nicholas me demande d'offrir une courte présentation sur Lucien Durocher à l'évènement "Espions dans le cimetière" - j'ai donc partagé les éléments principaux de ma recherche tout en citant Lucien Durocher de cet article d'une édition du Ottawa Journal intitulée "Lt. Lucien Durocher Ottawa Chutist Tells of Adventures" datée le 16 février 1945.

Après la présentation au CB le 9 mai, j'étais déterminé à localiser Denis, le fils de Lucien - j'avais cherché en ligne pour des possibilités dans la région d'Ottawa pour des "Denis Durocher" mais il y en avait beaucoup trop. J'ai pris la décision de débuter avec la seule information certaine qui était les noms de ses parents. Malgré sans succès pour trouver l'avis de décès pour Arthur, j'ai finalement trouvé l'avis de décès pour son frère Roland duquel nous apprenons que Roland avait nombreux enfants (avec noms de famille marital pour les filles) - j'ai noté le nom de Nicolle Alkenbrack qui me semblait prometteur car son nom devrait être peu commun! D'autres recherches suivirent et résultèrent dans l'acquisition d'un compte Twitter afin de communiquer avec une Nicolle Alkenbrack dans la province de Saskatchewan - ceci prouve être un moment "eurêka" et elle pave le chemin pour finalement prendre contact avec Denis Durocher duquel j'appris qu'il habite tout près de Casselman! Denis m'informa que Lucien avait eut un autre fils Jean et une fille Anne. Suivant mon premier appel téléphonique à Denis, nous avions décidé que Denis et son frère Jean viendraient visiter la collection et, nettement plus important, discuter de leur père Lucien. La rencontre qui suivit avec Denis, Suzane (épouse de Denis) et Jean fut des plus chaleureuses et enrichissantes tout particulièrement en raison qu'ils n'avaient pas connaissances des exploits de leur père en tant qu'agent clandestin durant la DGm! Par contre, ils étaient au courant que Lucien avait servi en Europe en tant qu'opérateur radio. Denis, Jean et Suzane contribuèrent beaucoup d'information, un meilleur aperçu ainsi que des photos que j'ai utilisés dans la rédaction d'un article pour une revue du Cimetière Beechwood intitulée "LT LUCIEN JOSEPH DUROCHER” qui est disponible via ce document PDF en ligne - c'est le dernier article de la revue. Si vous ne lisez qu'un seul article de cette page sur Lucien Durocher, ce devrait être ce dernier document PDF en ligne de la revue du Cimetière Beechwood.




Lucien Joseph Durocher est né le 26 juin 1920 à Casselman (Ontario) et fut éduqué à Embrun, L’Orignal et Ottawa (Académie LaSalle et École Technique). Lucien Durocher se joint au Corps royal canadien des transmissions le 3 septembre 1939. Peu après, il est assigné au Camp Barriefield près de Kingston et reçu une formation dans le domaine de la télégraphie sans fil. Dans son livre "Canadians Behind Enemy Lines", Roy McLaren nous donne de forts indices que Lucien Durocher et John Dehler se connaissaient avant la guerre lorsqu'ils étaient à Ottawa. Au début de décembre, trois mois après s'être engagés dans les forces militaires, les deux s'acheminent vers l'Angleterre comme membres des unités d'avant-garde pour la 1ère Division. Dehler et Durocher étaient aussi avec la brigade canadienne envoyée à Spitzbergen en août 1941, et à partir de juin 1943 jusqu’à tôt 1944 ils étaient opérateurs sans-fils au bataillon et au quartiers généraux en Sicile et l’Italie. De là, ils furent recrutés par la S.O.E. et envoyés en Algérie pour une formation accélérée concernant le sabotage, le contrôle des armes légères, et communications sans-fils clandestines. Ayant reçu le grade de sergent quelques semaines plus tôt, Durocher s'achemine vers Alger en Afrique du Nord en avril 1944. Une fois rendu, il reçoit une formation spécifique au tâches derrière les lignes ennemis.

Durocher, de haute taille et longiligne, qui parlait couramment le français et qui était très habile et spécialisé en tant que sans-filiste, fut parachuté dans le sud de la France (près de Lyon) le 24 juin 1944 comme membre de l'équipe DODGE pour une mission JEDBURGH/OSS. Dans deux contextes, Durocher était unique parmi les volontaires canadiens avec la SOE en Europe - il était un sous-officier car il avait le rang de sergent; de plus, il faisait partie d'une mission de l'OSS (Office of Strategic Services - précurseur de la CIA). En milieu de 1944, plusieurs équipes mixtes fut envoyées en France; américains, canadiens, français libres et britanniques. Certaines étaient des unités commandos, d'autres des équipes du sabotage. L'américain Major Cyrus Manierre, le chef de la petite équipe DODGE, n'avait que des éloges à l'égard de Lucien Durocher: "Le Sergent Durocher parachuta en France avec moi le 24 juin 1944. Immédiatement, il fut fructueux dans l'établissement des communications avec Alger, et pendant huit semaines, il agit comme opérateur de radio secret en territoire ennemi. Le Sergent Durocher fut requis d'effectuer de long périples en habillement civile dans une région occupée par des Allemands tout en apportant son radio lors de chacun de ces trajets. Ses accomplissements comme opérateur radio derrière lignes ennemis furent complètement fructueux dû à son courage, son sens d’anticipation, et son endurance en face d'obstacles et dangers en plus de ses habilités hautement professionnelles".

Lucien Durocher a reçu les médailles suivantes : a) Étoile 1939-1945, b) Étoile italienne, c) Étoile française et allemande, d) Médaille de la Défense, e) Médaille canadienne du volontaire avec agrafe et f) Médaille de la guerre 1939-1945 avec Citation à l’ordre du jour.

Lorsque Lucien Durocher est revenu de l'Europe à Ottawa en février 1945, son histoire paru dans un nombre de journaux d'Ottawa dans lesquels il décrit ses expériences sans aller dans des détails classifiés. Un de ces articles parait dans l'Ottawa Journal (édition du 15 février 1945) dans lequel il raconte que puisqu'il était grand et blond, c'était évident qu'il n'était pas natif du sud de la France - en ses mots: "Mon commandant français vient à me convaincre de raser mes cheveux en coupe de brosse - tout comme un allemand. Par la suite, les Maquis le ciblait en tirant vers moi!". Quelques semaines plus tard en 1945, son épouse britannique Jean le rejoint et ils élèvent une famille à Ottawa - ils ont eu trois enfants (voir photo ici-bas).


Lucien avec son épouse Jean, fils Denis, Jean and fille Anne (dans les bras de sa mère) - 1949



Brassard porté par Lucien Durocher derrière les lignes ennemies en France (1944)


Lucient Durocher est décédé en 1985 et l'emplacement de sa tombe est au Cimetière Beechwood. Si jamais vous voulez visiter son site au Cimetière Beechwood, vous le trouverez dans la Section 27, rangée D, lot #139. Voici des cartes qui devraient être utiles: Voici quelques références concernant Lucien Durocher sur son expérience vécu pendant la Deuxième Guerre mondiale:
  • Voici un article du Ottawa Journal daté le 15 février 1945 dans lequel Lucien Durocher décrit ses expériences en Europe;
  • Un long article dans un journal canadien en février 1945 honorant Lucien Durocher comme The Man of the Week
  • De plus, voici un sommaire de la mission DODGE dans laquelle participa Lucien Durocher où ils furent envolés à partir d'Algers et parachutés tout près de Lyon, France. Lucien avait le nom de code "Rupert";
  • Dans ce livre intitulé "Eisenhower's Guerrilas" par Benjamin F. Jones, il y a d'excellentes informations au sujet de la mission impliquant l'équipe de Lucien.
Grâce au UK National Archives, voici des lettres de reconnaissance et/ou de mérite à l'égard de Lucien Durocher: De plus, voici une biographie écrite par la main de Lucien Durocher lors de son stage en Algiers (en Algérie): Diverses sources d'information et photos:
  1. Enfants de Lucien Durocher : Jean, Denis et Anne - tout particulièrement les photos;
  2. Dossier SOE de Lucien Durocher dans les National Archives en Angleterre;
  3. “Canadians Behind Enemy Lines” par Roy MacLaren (1981) - (1981 - ISBN 0-7748-0147-6) - en particulier page 121 et suivantes;
  4. “Eisenhower’s Guerrillas – The Jedburghs, The Maquis, & The Liberation of France” par Benjamin F. Jones - (2016 - ISBN 9780199942084);
  5. Le pamphlet "Un Courage Peu Commun" - disponible en-ligne du site des Anciens Combattants (Canada - 1985 - ISBN 0-662-54053-0);

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